À Propos.
Yolaine Wuest, artiste plasticienne.
membre de la Maison des Artistes , Adagp & de la Fondation Taylor .
—-
« Il y a des paroles qui peuvent changer le cours d’une vie, qui vous donnent l’audace d’être. Ainsi, une personne m’a dit en voyant mon travail : ” Vous ne pouvez plus garder cela uniquement pour vous ! ”. Je n’étais pas prête à me livrer. Cependant, toile après toile, je m’affranchissais du regard de l’autre. Auparavant mon travail était plus lisse, avec des aspérités naissantes en recherche de profondeur. J’étais au bord de moi, en quête de réponses. Alors j’ai fouillé, creusé, à la recherche de cette lumière nourrissante, celle qui éveille à soi. Je ne pouvais plus contenir mon essentialité. En quête d’ancrages, ce trop-plein bouillonnant devait s’exprimer en dehors de moi. Depuis, j’ouvre des voies, crée des failles, sortes de respirations vitales. Ces passages-ouvertures m’extraient de mes ténèbres intimes et me ramènent à moi, à l’autre aussi.
Pour écrire cette aventure il me fallait un langage, une écriture : l’ombre et la lumière comme une espérance au cœur de mon intranquillité. La peinture à l’huile me permet « d’encrer » les élans de mon âme, de révéler l’insoupçonné, « d’empreinter » l’indicible. Au début, j’apprivoise la toile à l’aide d’un fusain, j’esquisse les lignes et les forces qui organisent et structurent la surface. Avec la même rigueur j’entreprends mes fonds, longuement. Ils sont nourris de terres d’ombre et de sienne parfois, de noir profond. Je les travaille à la brosse, au chiffon, je les lisse, j’efface, j’y reviens, jusqu’à ce qu’ils résonnent en moi et me conduisent à ce que je cherche. Ils deviennent alors substrat dans lequel je m’ensemence en profondeur. Et puis le geste, de plus en plus libre se délivrant par fulgurances. Enfin la lumière qui donne vie à l’œuvre, que je ne pose pas mais que je laisse naître et crier par des entrées modelées au gré des intuitions du cœur et de l’esprit.
Les vibrants clairs obscurs du Caravage ou de Rembrandt, évoquent des univers qui me parlent et m’émeuvent. De même, l’œuvre de Soulages me bouleverse par son geste libre et sa radicalité. Quant à Giacometti, je suis profondément touchée par son talent à exprimer l’essentiel de tout ce qui fait l’humain, tant dans sa fragilité que dans sa force : la condition humaine dans sa vérité.
J’aime à penser que ces plongées intérieures, ces faces à moi, ces rendez-vous aménagés en temps de jachère et en temps d’écoute, me permettent de m’épurer, de me désencombrer, d’être au plus juste de moi et de ce qui m’anime. Je tends vers la vie et ses palpitations résonnent comme autant d’indices dans ma quête du bonheur. Créer n’est rien d’autre que cela : une occasion de se dire, de proposer et de partager. »
Texte d’Isabelle Diacre : http://isabeldiacre.wixsite.com/isabellediacre
Yolaine Wuest, artiste plasticienne.
membre de la Maison des Artistes , Adagp & de la Fondation Taylor .
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« Il y a des paroles qui peuvent changer le cours d’une vie, qui vous donnent l’audace d’être. Ainsi, une personne m’a dit en voyant mon travail : ” Vous ne pouvez plus garder cela uniquement pour vous ! ”. Je n’étais pas prête à me livrer. Cependant, toile après toile, je m’affranchissais du regard de l’autre. Auparavant mon travail était plus lisse, avec des aspérités naissantes en recherche de profondeur. J’étais au bord de moi, en quête de réponses. Alors j’ai fouillé, creusé, à la recherche de cette lumière nourrissante, celle qui éveille à soi. Je ne pouvais plus contenir mon essentialité. En quête d’ancrages, ce trop-plein bouillonnant devait s’exprimer en dehors de moi. Depuis, j’ouvre des voies, crée des failles, sortes de respirations vitales. Ces passages-ouvertures m’extraient de mes ténèbres intimes et me ramènent à moi, à l’autre aussi.
Pour écrire cette aventure il me fallait un langage, une écriture : l’ombre et la lumière comme une espérance au cœur de mon intranquillité. La peinture à l’huile me permet « d’encrer » les élans de mon âme, de révéler l’insoupçonné, « d’empreinter » l’indicible. Au début, j’apprivoise la toile à l’aide d’un fusain, j’esquisse les lignes et les forces qui organisent et structurent la surface. Avec la même rigueur j’entreprends mes fonds, longuement. Ils sont nourris de terres d’ombre et de sienne parfois, de noir profond. Je les travaille à la brosse, au chiffon, je les lisse, j’efface, j’y reviens, jusqu’à ce qu’ils résonnent en moi et me conduisent à ce que je cherche. Ils deviennent alors substrat dans lequel je m’ensemence en profondeur. Et puis le geste, de plus en plus libre se délivrant par fulgurances. Enfin la lumière qui donne vie à l’œuvre, que je ne pose pas mais que je laisse naître et crier par des entrées modelées au gré des intuitions du cœur et de l’esprit.
Les vibrants clairs obscurs du Caravage ou de Rembrandt, évoquent des univers qui me parlent et m’émeuvent. De même, l’œuvre de Soulages me bouleverse par son geste libre et sa radicalité. Quant à Giacometti, je suis profondément touchée par son talent à exprimer l’essentiel de tout ce qui fait l’humain, tant dans sa fragilité que dans sa force : la condition humaine dans sa vérité.
J’aime à penser que ces plongées intérieures, ces faces à moi, ces rendez-vous aménagés en temps de jachère et en temps d’écoute, me permettent de m’épurer, de me désencombrer, d’être au plus juste de moi et de ce qui m’anime. Je tends vers la vie et ses palpitations résonnent comme autant d’indices dans ma quête du bonheur. Créer n’est rien d’autre que cela : une occasion de se dire, de proposer et de partager. »
Texte d’Isabelle Diacre : http://isabeldiacre.wixsite.com/isabellediacre